Les relations entre frères et sœurs sont un sujet complexe et intéressant. En effet, il a été beaucoup étudié par la psychologie et la recherche en développement familial.
Aussi, nous allons abordé à travers cet article tous ces points , en s’appuyant sur quelques études scientifiques.
Les différents types de relations entre frères et sœurs :
- Relation de protection entre frères et sœurs aînés : Cette relation est souvent perçue comme idéale. Ainsi, les recherches menées par Dunn et Munn (1986) ont démontré que les frères et sœurs aînés jouent, en général, un rôle de médiateur ou de modèle pour leurs frères et sœurs cadets. Aussi, ce type de relation va contribuer à une relation d’affection et de proximité forte au sein de la fratrie.
- Relation de rivalité entre frères et sœurs : Ce type de relation basée sur la rivalité, a été exploré et documenté par des chercheurs tel que Brody (1998). Il a ainsi pu noter que la rivalité est souvent la conséquence des besoins individuels d’attention par les parents. C’est pourquoi, les conflits liés à cette rivalité fraternelle, ont pour origine, la plupart du temps, une compétition pour obtenir l’attention de leur parents. D’ailleurs, ce phénomène est particulièrement intense durant l’enfance et l’adolescence.
- Relation de camaraderie entre frères et sœurs : Les travaux de McHale et Crouter (1996) montrent que ce type de relations fraternelles, basées sur des activités et des goûts partagées, et avec des interactions positives, amènent la plupart du temps, à créer des liens forts entre frères et soeurs. Ainsi, on constate beaucoup moins de conflits dans ce type de relation.
- Relation distante entre frères et sœurs : Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce type de relation: par exemple une différence d’âge importante, ou un type personnalité différent, ou encore un éloignement géographique conséquent. Tous ces facteurs peuvent être à l’origine de relations distantes entre frères et sœurs. Ainsi, des études telles que celles de Kim et McHale (2011), ont clairement démontré comment ces différences peuvent influencer négativement la qualité des relations et des interactions entre frères et sœurs.
Quelques stratégies de gestion des conflits :
- Communication ouverte : Les travaux de Kramer et Barrouillet (2008) ont démontré que les 2 compétences clés dans la gestion des conflits, notamment entre frères et sœurs étaient: D’abord la communication ouverte, puis la résolution de problèmes. C’est pourquoi, il est nécessaire d’encourager les frères et sœurs à s’exprimer le plus librement possible, mais aussi à savoir écouter activement l’autre. Car ces 2 compétences améliorent nettement la compréhension mutuelle et la capacité à résoudre leurs conflits ou désaccords.
- Neutralité : Des chercheurs comme Volling et Belsky (1991) ont mis en évidence l’importance capitale, pour les parents, lors d’un conflit entre frères et soeurs, de rester neutres et impartials. Car, il n’y a rien de pire qu’un des parents, ou les 2, prennent parti pour l’un ou pour l’autre des enfants. Cela a souvent pour conséquence de renforcer les tensions, les conflits et les rancoeurs au sein de la fratrie.
- Collaboration : Les études de Dunn (1992) ont révélé que l’encouragement à la collaboration était essentiel. En effet, si l’on veut résoudre un problème relationnel entre 2 enfants, alors leur apprendre à collaborer va nettement améliorer la situation. C’est pourquoi, travailler ensemble et collaborer afin de trouver un compromis acceptable pour les 2 parties, peut renforcer leur sentiment d’unité et de coopération.
- Gestion des émotions : Des recherches telles que celles de Denham (1993) suggèrent qu’apprendre à gérer ses émotions est capital dans le cadre d’une conflit. Aisni, les frères et sœurs peuvent être éduqués à reconnaître et à gérer leurs émotions, et ce de manière constructive. Ainsi cela va contribuer à vivre des interactions plus positives.
- Empathie : L’empathie est une compétence également capitale dans l’objectif de résoudre un conflit entre frères et sœurs. Selon Eisenberg et Lennon (1983), l’empathie favoriserait la compréhension mutuelle et la capacité à voir les choses du point de vue de l’autre. Se mettre dans les chaussures de l’autre en quelque sorte ! L’empathie va ainsi contribuer nettement à réduire les tensions et les malentendus.
- Établissement de règles : Comme l’ont démontré les recherches menées par Brody et Stoneman (1987), l’établissement de règles et de routines claires, va permettre de prévenir les conflits. Et ceci en réduisant les occasions de désaccord. Des règles claires, établies à l’avance, vont donc contribuer à une relation et coopération harmonieuses.
- Résolution de problèmes : Des études comme celles de Grych et Fincham (1990) soulignent que l’enseignement de techniques de résolution de problèmes, peut aider les frères et sœurs à aborder les problèmes relationnels de manière plus constructive et favoriser des interactions plus positives.
Exemples de scénarios de conflit et stratégies de résolution :
- Dispute pour un jouet : Scénario : Des études menées par Jenkins et Dunn (2005) ont montré que les conflits autour de bien materiel, comme par exemple les jouets, sont fréquents dans une fratrie de jeunes enfants. Ces conflits peuvent ainsi être l’occasion d’enseigner aux enfants les techniques de résolution de problèmes. Quelques stratégies de résolution :
- Encourager la communication en demandant aux frères et sœurs de s’exprimer sur la situation et de donner leur ressenti.
- Proposer des solutions comme, par exemple, d’utiliser le jouet l’un après l’autre. Ou bien encore trouver une autre activité à faire ensemble.
- Encourager les enfants à collaborer pour arriver à un accord qui soit acceptable par les 2 parties.
- Dispute sur le choix d’un jeu : Scénario : Les différences d’intérêts pour tel ou tel jeu, entre frères et sœurs, peuvent mener à des conflits. Ainsi, les recherches de Dunn et Cutting (1999) ont souligné que les enfants ont souvent des goûts bien à eux en matière de jeu. Stratégies de résolution :
- Encourager les frères et sœurs à exprimer leurs préférences et à écouter celles de l’autre.
- Trouver un terrain d’entente qui permettent de répondre aux intérêts des 2 enfants.
- Favoriser une approche collaborative en choisissant des activités qui plaisent aux 2 enfants.
- Dispute sur les responsabilités ménagères : Scénario : Les tâches ménagères sont souvent une source de conflit entre enfants d’une même famille. D’ailleurs, les travaux de Kim et McHale (2013) ont montré que les rôles et les attentes concernant les responsabilités peuvent varier en fonction de l’âge et du genre. Stratégies de résolution :
- Établir des règles claires concernant les tâches ménagères et les responsabilités de chacun.
- Encourager encore une fois, une communication ouverte, afin que chacun puisse exprimer ce qu’il ressent
- Enfin, encourager toujours et encore, la collaboration et travaillez avec vos enfants pour trouver des solutions équitables.
En appliquant ces stratégies, les frères et sœurs apprendront à gérer les conflits de manière plus constructive. De plus, cette démarche leur permettra d’acquérir ou de renforcer des compétences en matière de communication, de résolution de problèmes et de coopération. Et cela leur servira toute leur vie !
Conclusion :
Pour synthétiser, les relations entre frères et sœurs sont de nature complexes, et sont souvent différentes d’une famille à une autre. Avec une bonne méthodologie et de la patience, les parents peuvent contribuer à créer des relations fraternelles positives et durables. La capacité à communiquer efficacement, à collaborer, à gérer ses émotions, ainsi qu’à résoudre les problèmes, va aider les enfants à développer des compétences précieuses. Compétences qui leur serviront tout au long de leur vie, comme nous l’avons dit précédemment. En fin de compte, en investissant et en construisant des relations fraternelles saines, chaque famille peut cultiver un environnement favorable à l’épanouissement personnel et aux relations interpersonnelles positives de leurs enfants.
